Le patrimoine scéen

Un peu d'histoire

L’un des objectifs de l’Association La Voix des Scéens est de veiller à la protection et à la mise en valeur du riche patrimoine de Sceaux.

 

Pour mieux connaître la commune de Sceaux, nous vous en proposons un bref parcours historique, inspiré par les écrits d’historiens tels que C.F. Gaignat (1778) Sinet (1843), V. Advielle (1883), Séris (1913), F. de Catheu (1938), P. Hartmann, (1989), M.A. Panthier (1998), G. Poisson (de 1951 à 1999) , J.L. Gourdin (de 1996 à 2011), par les différentes productions du Musée d’Ile-de-France et du Conseil Général des Hauts-de-Seine et les apports d’associations scéennes, notamment les Amis de Sceaux et Aimer Sceaux Ensemble.

 

Origine

 

Le nom de Sceaux viendrait du latin "cella", qui signifie "petite maison" ou peut-être "cellier" pour le vin des environs. A l’origine, on cultivait la vigne sur la colline de Sceaux (des vignobles préexistaient au Lycée Marie Curie par exemple).

 

Le blason de Sceaux représente les armes des principaux propriétaires du Domaine de Sceaux :

  • la couleuvre d'azur ondoyante de Colbert (jeu de mots à partir du latin "coluber", serpent, qui a donné couleuvre) ;

 

  • les trois fleurs de lys des Bourbons (Maine et Penthièvre) ;

 

  • la barre de bâtardise, le duc du Maine étant un enfant naturel de Louis XIV.
Blason de Sceaux
Blason de Sceaux

Sceaux avant Colbert

La première mention sur Sceaux apparaît vers 1120.

 

Au XIIIème siècle existait une chapelle dédiée à Saint Mammès et dépendant de la Paroisse de Châtenay.

 

En 1530, le village de Sceaux s'étend autour de l'église lorsqu'un incendie le ravage. Sa reconstruction permet la constitution d'un véritable domaine seigneurial.

 

L'Eglise Saint Jean-Baptiste, reconstruite, est consacrée en 1543.

 

En 1597, Louis Potier de Gesvres fait bâtir une vaste demeure, ancêtre du château.

 

En 1624, la seigneurie passe entre les mains de son petit-fils, le duc de Tresmes, Pair de France, qui la fait ériger en baronnie.

Sceaux au temps de Jean-Baptiste Colbert

En 1670, Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), le plus grand ministre de Louis XIV, acquiert le domaine. Il transforme le manoir en un château, composé d’un corps central et de 2 ailes en retour dont l’une abrite une chapelle, construite en 1672 par l'architecte Claude Perrault. Il fait édifier, à la même date, l’élégant Pavillon de l’Aurore par Charles Le Brun et confie à Le Nôtre la réalisation des jardins.

 

Sceaux n’était à l'époque, qu’un petit village rural avec des cultures de céréales et des vignes et c’est Colbert qui va faire la fortune de Sceaux en agrandissant le village (Ceaux le Petit et Ceaux le Grand) pour y loger la domesticité et en développant l’artisanat. Il entreprend également des travaux d’hydraulique pour les besoins des habitants et pour alimenter les pièces d’eau du Parc. Il développe également à Sceaux le grand "Marché aux Bestiaux" qui supplante celui de Poissy. Deux des bâtiments subsistent encore et certains de leurs éléments sont classés à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

 

Avant l’arrivée de Colbert, Sceaux s'était déjà modifié considérablement. Des maisons de plaisance avec enclos avaient été édifiées parmi lesquelles :

 

  • le "Château des Imbergères", reconstruit en 1598,

 

  • la "Maison de la Croix" (1660), connue actuellement sous le nom de "Château de l'Amiral", édifié sans doute par Le Vau. Ce serait la plus ancienne maison de Sceaux,

 

  • le "Petit Château", construit par Nicolas Boindin en 1661, racheté par Colbert en 1682.

 

En 1683, Colbert meurt et c'est son fils, le marquis de Seignelay, qui hérite du Château.

Sceaux au temps du marquis de Seignelay

Le marquis de Seignelay (1651-1690), fut propriétaire du Domaine de Sceaux de 1683 à 1690.

 

Il doubla le domaine vers Châtenay (Plaine des Quatre Statues), fit creuser le grand canal, le relia à l’octogone et ordonna la symétrie de l'ensemble (axes nord-sud et est-ouest).

 

En 1685, il fit construire par Jules Hardouin-Mansart, l'Orangerie du Château.

 

Il décéda en 1690. En 1699, ses héritiers vendirent le domaine au Duc du Maine, fils légitimé de Louis XIV. Le Domaine passe de la famille Colbert à la famille Bourbon.

Sceaux au temps du duc et de la duchesse du Maine

Le duc du Maine (1670-1736) est le fils légitimé de Louis XIV et de la Marquise de Montespan, son fils préféré, a-t-on dit.

 

La duchesse du Maine (1676-1753) est la petite-fille du Grand Condé. Le domaine de Sceaux est leur propriété de 1699 à 1736.

 

La duchesse du Maine a agrandi le Jardin de la Ménagerie à 3,5 hectares vers 1720.

 

Sceaux est le centre d'une vie mondaine, à l'écart de Paris et de Versailles, mais bien relié à ces deux pôles.

 

Au décès du Duc du Maine, le Domaine échoit à son neveu, le Duc de Penthièvre.

1700-1775 : Sceaux au temps du duc et de la duchesse du Maine

Le duc du Maine (1670 - 1736) est le fils légitimé de Louis XIV et de la marquise de Montespan, son fils préféré, a-t-on dit.

La duchesse du Maine (1676 - 1753) est la petite-fille du Grand Condé.

 

Elle a agrandi le Jardin de la Ménagerie à 3,5 hectares vers 1720.

 

Autour de la duchesse du Maine, se réunissent de beaux esprits, des gens de lettres et Voltaire lui-même fréquente le salon de la duchesse. Sceaux devient le centre d'une vie mondaine beaucoup plus gaie que celle de Versailles. En 1714-1715, la duchesse du Maine inaugure les célèbres Nuits de Sceaux.

 

Après le décès du duc et de la duchesse du Maine, puis de leurs enfants, le Domaine échoit à leur neveu, le duc de Penthièvre, fils du comte de Toulouse qui était le frère du duc du Maine.

1775-1793 : Sceaux au temps du duc de Penthièvre

Le duc de Penthièvre (1725-1793) est le petit-fils du roi Louis XIV et de Madame de Montespan. Il fut propriétaire du domaine de 1775 à 1791, date à laquelle il donna le domaine à sa fille, la duchesse d'Orléans (mère du Roi des Français, Louis-Philippe 1er).

La Faïencerie connut ses heures de gloire à cette époque.

 

La Maison Cauchy date également de cette époque, mais doit son nom au très célèbre mathématicien Augustin-Louis Cauchy, qui y vécut et y mourut en 1857.

Plan de P. Champin et E.F. Cicille - 1785
Plan de P. Champin et E.F. Cicille - 1785

pour le duc de Penthièvre (Victor Advielle, "Sceaux sous Seignelay", in Histoire de la ville de Sceaux, Sceaux, Charaire et Fils, 1883)

(rééd. Les éd. de La Tour Gile, 1996)

Sceaux durant la Révolution, le premier empire et la restauration

Le Domaine est confisqué comme bien national à la Révolution (1793).

 

Le Citoyen Palloy, démolisseur de la Bastille construit sa maison (la "Maison Palloy", rue des Imbergères avec les pierres de cette forteresse.

 

L'Eglise Saint Jean-Baptiste devient le "Temple de la Raison" en 1793, avant d'être rendue au culte en 1795.

 

Le maréchal Bernadotte et Désirée Clary se marient à Sceaux en juillet 1798.

 

Hippolyte Lecomte, négociant, acquiert le Domaine en 1798, fait démolir vers 1803 le château qui était en mauvais état.

 

C'est à cette époque que le fabuliste Florian, petit-neveu de Voltaire par alliance, est secrétaire du duc de Penthièvre et que Guillaume Olivier de Corancez, propriétaire du Pavillon Voltaire, homme de lettres, fondateur du Journal de Paris, premier journal quotidien français (1er janvier 1777) devient maire de Sceaux (1791).

 

Dans cette maison, son épouse, amie de Rousseau, y tient salon le dimanche et reçoit des savants tels que Laplace, Lagrange, Lalande, Cauchy, et des hommes de lettres célèbres comme Voltaire et Rousseau.